JeanPierre SimĂ©on SIMĂON J-P, La Nuit respire , Le Chambon-sur-Lignon, Ăditions Cheyne, 1997 En classe, ce poĂšme pourrait permettre de travailler la poĂ©sie en elle-mĂȘme et sa comprĂ©hension, mais aussi la dĂ©finition de la diffĂ©rence et son lien avec lâaltĂ©ritĂ©.
Introductionde Jean Pierre SimĂ©on 1) « La poĂ©sie, pas peur !» p.4 2) Catalogue dâactions proposĂ©es aux enseignants par le Printemps des PoĂštes p. 6 Fiches pratiques pour mettre en oeuvre les actions â donner Ă Ă©couter, Ă lire, offrir p. 7 â l'oralitĂ© en poĂ©sie p. 11 â avec des partenaires â intervenants p. 13 â Ă©crire p. 16 â les prix de poĂ©sie p. 17 3) 14e
ĆuvrecomplĂšte. Ăditions La DiffĂ©rence, 2005.Jean-Pierre SimĂ©on. Algues, sable, coquillages et crevettes : lettres dâun poĂšte Ă descomĂ©diens et Ă quelques autres passeurs. Cheyne, 2006.Jean-Pierre SimĂ©on. Sermons joyeux : de la lente corruption des Ăąmes dans la nuittombante. Les Solitaires intempestifs, 2005.AnthologiesA poĂšmes
2006: Pierre SimĂ©on, Lettres la femme aimĂ©e au sujet de la mort, Cheyne Ă©diteurs; 2006 : Ăzdemir Ince, Mani est vivant !, Ă©d. Al Manar; 2007 : DaniĂšle Corre, Ănigme du sol et du corps, Ă©d. Aspects; 2007 : Marie Huot, Chants de l'Eolienne, Ă©d. Le Temps qu'il fait; 2007 : Vasco Graça Moura, Une lettre en hiver et autres poĂšmes (1963
Introductionde Jean Pierre SimĂ©on 1) « La poĂ©sie, pas peur !» p.4 2) Catalogue dâactions proposĂ©es aux enseignants par le Printemps des PoĂštes p. 6 Fiches pratiques pour mettre en oeuvre les actions â donner Ă Ă©couter, Ă lire, offrir p. 7 â l'oralitĂ© en poĂ©sie p. 11 â avec des partenaires â intervenants p. 13 â Ă©crire p. 16 â les prix de poĂ©sie p. 17 3) 14 e
Vay Tiá»n Online Chuyá»n KhoáșŁn Ngay. Ainsi disait, de façon prĂ©monitoire, Jean Cocteau La poĂ©sie est la plus haute expression permise Ă lâhomme. Il est normal quâelle ne trouve plus aucune crĂ©ance dans un monde qui ne sâintĂ©resse quâaux racontars.» En effet, la poĂ©sie nâest pas de lâordre des racontars, en effet elle ne nous raconte pas dâhistoires, une autre raison donc de lâexclure dans le hors-champ. ⊠Jâen ai Ă©tĂ© tĂ©moin tant de fois la plupart de ceux qui, accoutumĂ©s Ă la langue basse de la logorrhĂ©e mĂ©diatique et du discours technocratique, entendent un poĂšme Ă eux offert Ă lâimproviste, remercient. Jâai eu le sentiment parfois quâils y retrouvaient une dignitĂ© et comme une fiertĂ© pour eux-mĂȘmes. Il y a une distinction dans la langue du poĂšme qui est une distinction morale. Or, je me souviens Ă ce sujet de ce que disait Roland Barthes Ă propos du théùtre populaire, que la distinction ne devait pas ĂȘtre lâapanage de la bourgeoisie mais ĂȘtre un bien commun et que, au peuple, il fallait le donner en partage. Nous vivons un temps vulgaire la seule Ă©coute dâun poĂšme y objecte. Ceci mĂȘme le seul fait de dire un poĂšme pour soi-mĂȘme câest sâinsurger contre la vulgaritĂ© du temps et sâĂ©prouver libre par clandestine insoumission. Propager la poĂ©sie câest contester lâassimilation du populaire au vulgaire que lâĂ©volution sĂ©mantique de ce dernier terme Ă travers les siĂšcles Ă©nonce. Rendre la poĂ©sie populaire, la plus distinguĂ©e poĂ©sie, câest venger le peuple de la vulgaritĂ© Ă quoi on le rĂ©duit, par le partage de la distinction. Jean-Pierre SimĂ©on, La poĂ©sie sauvera le monde, Le Passeur Ăditeur, 2015,
> 18 mars 2015 3 18 /03 /mars /2015 1644 Voici une poĂ©sie "La diffĂ©rence" de Jean-Pierre SimĂ©on illustrĂ©e par Sohane en CM2. Partager cet article Repost0 PubliĂ© par Ecole Notre-Dame Tonneins - dans Vie de classe commenter cet article ⊠> commentaires Articles RĂ©cents Bravo Ă nos petits musiciens de CM1 et CM2 projet Orchestre Ă l'Ă©cole Carnaval 2022 Ă Notre-Dame ! CARNAVAL Projet IMMOBILIER dĂšs 2022 Portes ouvertes / Inscriptions 2022 OUVERTES Les histoires en musique des CP CE1 Les inscriptions 2021-2022 sont encore OUVERTES Notre-Dame et ses travaux Panser l'environnement, pensez-y ! Recyclage et art Informations API Restauration Cantine Dates Ă retenir 2020-2021 La CommunautĂ© Educative L'APEL, Association des Parents d'ElĂšves Le projet Ă©ducatif et pĂ©dagogique de l'Ă©cole Le projet pastoral de l'Ă©cole Notre-Dame PrĂ©sentation et Historique Renseignements Pratiques CatĂ©gories Vie de classe 89 Maternelles 19 Sorties 11 FĂȘtes 5 Informations 2 Abonnez-vous pour ĂȘtre averti des nouveaux articles publiĂ©s. Email Liens DDEC 47 CRTuic47 CollĂšge Saint Jean TONNEINS Suivez-moi S'abonner au flux RSS
Chaque matin simplement reparlons-nous du bonheur comme chaque matin on remet ses chaussures Câest par ces mots que Jean-Pierre SimĂ©on, fondateur du Printemps des PoĂštes, Ă©diteur de poĂ©sie et poĂšte lui-mĂȘme a dĂ©cidĂ© dâouvrir son recueil Politique de la BeautĂ©, paru en 2016. Nous avons voulu rencontrer lâhomme qui est Ă©galement lâauteur, dans un proche registre, de La PoĂ©sie sauvera le Monde ou de Lettre Ă la Femme aimĂ©e au sujet de la Mort pour savoir si la beautĂ© peut vĂ©ritablement ĂȘtre une politique, et ce que ça voudrait dire. Nous pensions deviser esthĂ©tique, lui parlait libertĂ©. Nous croyons que cet entretien, rĂ©alisĂ© avant la pandĂ©mie de ghrume, redonnera Ă dâautres le courage voire, si nĂ©cessaire, lâenvie de vivre, comme il le fit pour nous. La poĂ©sie pourrait-elle nous rappeler ce que vivre signifie ? Ăcoutons. Jean-Pierre SimĂ©on © Le Printemps des PoĂštes La beautĂ© que lâon croit PostAp Mag. Les temps sont un peu compliquĂ©s⊠Est-ce vraiment le moment de lire de la poĂ©sie ou mĂȘme, dâailleurs, de sây consacrer ?Jean-Pierre SimĂ©on. Je suis prĂ©cisĂ©ment convaincu que la poĂ©sie est nĂ©cessaire, utile, voire urgente, dans le contexte dâun monde chahutĂ©, tourmenté⊠OĂč tout va mal, quoi. Parce que la poĂ©sie incarne, manifeste mais permet aussi de partager, de prendre conscience de ce que lâon appelle gĂ©nĂ©ralement la beautĂ© ». Câest un terme attrape-tout, je le sais bien. Câest pour cela que jâessaie de dire, dans ce livre, ce que jâentends, moi, par beautĂ© ». La beautĂ© ce nâest pas, Ă mon sens, la belle forme, lâharmonie, toutes ces reprĂ©sentations hĂ©ritĂ©es de la tradition, que jâestime enfermantes. Pour moi, la beautĂ©, donc ce que la poĂ©sie exprime, câest quelque chose qui est de lâordre de lâĂ©nergie. De lâordre de se tenir debout, de se dresser, dans une sorte dâappĂ©tit du monde et de la rĂ©alitĂ©. Ce mot recouvrirait donc un certain nombre de qualitĂ©s humaines, notamment dâordre Ă©thique câest lâĂ©nergie, câest le courage. Câest la luciditĂ©, qui est un courage aussi. Câest le mouvement vers. Câest tout le contraire de lâarrĂȘt, du dĂ©couragement, du ressassement, de la dĂ©ception, de lâenfermement dans lâabandon de tout. Jâappelle beautĂ© » tout ce qui est mouvement vers, en fait. Et câest ce mouvement qui fonde, pour moi, lâhumain. PAM. La beautĂ© est en nous ? Car on a souvent lâidĂ©e dâune beautĂ© immanente, lointaine que les artistes, insuffisamment, piteusement, tenteraient de reconstruire⊠S. Oui, elle est en nous ! Câest une question immense, bien entendu, et je voudrais dâentrĂ©e prĂ©ciser que je ne la pose pas en tant que philosophe, mais bien en tant que poĂšte je raisonne au plus prĂšs de ma propre sensation des choses, et rien dâautre. Câest la limite de ma parole, sa subjectivitĂ©, que jâassume, car câest le fait du poĂšte. Pour moi, la beautĂ© se conquiert, se construit. Le mot beautĂ© » nâa de sens que dans une dialectique de combat, dâune lutte quotidienne, individuelle et collective le combat contre la laideur. Et je nomme laideur tout ce qui est forces antagonistes de lâhumain », autrement dit tout ce qui est lâalliĂ© de la mort. Toutes les violences faites Ă lâhumain par lâhumain et toutes les violences faites Ă lâhomme en lâhomme, Ă la femme en la femme, malgrĂ© lui, malgrĂ© elle. Tous les dĂ©mentis de la vie. Toutes les agressions faites Ă la vie, dans la vie mĂȘme. Parce que, au fond, notre vie est un combat perpĂ©tuel contre le gouffre et lâabĂźme. PAM. Euh⊠S. Je pense que tout commence par la catastrophe. Je lâai dit souvent, je lâai Ă©crit. La catastrophe de notre mort, pour commencer. DĂšs que lâon a un peu de conscience⊠BĂ©bĂ©s, trĂšs tĂŽt nous vient la conscience de la solitude. LĂ encore, je ne parle pas en psychanalyste. Je dis ce quâil me semble. DĂšs quâil quitte les bras de ses parents, un bĂ©bĂ© apprend la solitude. La solitude de lâenfant qui se trouve, soudain, posĂ© loin des bras, loin de la parole et des yeux, lui est terrible. Et cette solitude-lĂ , cette expĂ©rience de la sĂ©paration, de la perte, de la dĂ©possession, cette connaissance-lĂ , est physique, premiĂšre, initiale. Câest un aperçu de la mort et donc, on commence par la mort, dâune certaine façon. AussitĂŽt quâon nait. AussitĂŽt quâon nait, on prend le sentiment de la perte. De la dĂ©possession. De lâabandon. De la solitude. Il me semble que toute notre vie, Ă la suite, est faite de la conscience de ça, et de lâeffort pour dĂ©passer ça. Effort que la vie sans cesse dĂ©ment, puisquâelle propose sans cesse des gouffres, des gouffres, des nouveaux gouffres et encore des gouffres, qui nâarrĂȘtent pas de confirmer que oui, si si, on est bel et bien nĂ© dans lâabĂźme. Vitraux de la synagogue de lâhĂŽpital dâHadassah par Marc Chagall DĂ©tail. La vie Ă plusieurs PAM. Oui, enfin, quand on Ă©coute un peu ce dont se plaint tout le monde, câest plutĂŽt de payer trop dâimpĂŽts. Ou pas les impĂŽts quâil faudrait, Ă la S. Bien sĂ»r. Je vais rĂ©pondre plus directement mais dâabord, je prĂ©cise que je parlais Ă©videmment dâun point de vue purement psychologique, du destin de la vie de chacun. De nos proches, qui meurent les uns aprĂšs les autres, jusquâĂ ce que ce soit notre tour. On est mutilĂ© sans cesse comme ça. Et la beautĂ© dont je parle, ce construire-humain » donc, câest ce qui sâinscrit contre ces mutilations. Câest sans cesse rĂ©parer la mutilation, dâabord, et la dĂ©passer, ensuite. Car autant on est mutilĂ©, autant on est augmentĂ© en face. Chaque mort, chaque dĂ©possession, chaque perte, chaque oubli qui nous dĂ©possĂšde⊠à chaque fois on peut se reconstruire dans lâĂ©nergie inverse. Seulement, il faut le vouloir. Il faut pour cela un acte de dĂ©cision. Câest pourquoi, Ă sa maniĂšre, ce titre, Politique de la BeautĂ©, insiste en rĂ©alitĂ© sur le mot politique » câest une action concertĂ©e et rĂ©flĂ©chie. Mais Ă la faveur de votre question marrante, il y a quelque chose dont je tiens compte, câest que ce qui nous empĂȘche dâĂȘtre humains et de nous accomplir dans lâhumanitĂ©, câest tout le reste. Tout ce qui est du domaine du concret et du matĂ©riel, câest Ă dire de la relation sociale par exemple, la relation Ă lâautre, du moins telle quâelle est dĂ©finie par les fonctions, les rĂŽles, les revenus des uns et des autres, et ainsi de suite. LĂ oĂč sans cesse, on le voit bien, il y a des humiliations, des amputations, qui tiennent tout simplement Ă lâordinaire des mĂ©canismes sociaux. Et puis il y a aussi les grandes oppressions, symboliques, des sociĂ©tĂ©s religieuses, idĂ©ologiques et sociales. Oppressions et des mutilations, lĂ encore. Pour le dire autrement, ou le redire il y a plein de strates dâempĂȘchements et nous sommes sans arrĂȘt au combat. Si lâon veut ĂȘtre une conscience libre, qui se dresse, qui possiblement trouve un sens Ă sa vie, qui est en accord avec la vie, en accord exact avec la vie câest cela quâon appelle le bonheur, câest pour cela quâil ne saurait ĂȘtre quâĂ©phĂ©mĂšre et transitoire⊠Eh bien, tout ça, ça ne se donne pas. Ăa nâest pas donnĂ©, jamais. Ăa ne peut se trouver que dans la conquĂȘte et dans le combat. PAM. Le combat ? S. Le combat contre ce que jâappelle la laideur. Toutes les laideurs de lâexistence. Quâelles soient mĂ©taphysiques, ontologiques, aussi bien que⊠Disons, que toutes les merdes de lâexistence, quoi. Tout ce qui est violence et agressions contre nos dĂ©sirs, contre notre volontĂ© dâĂȘtre bien, libre et de vivre simplement.
En janvier, mes Ă©lĂšves de 6 A et de 6 E ont rĂ©digĂ© des poĂšmes inspirĂ©s par celui de Jean Pierre SimĂ©on Neige », extrait du recueil A lâaube du buisson, publiĂ© en 1985. Un poĂšme dâactualitĂ© ! que je vous propose de dĂ©couvrir Neige FantĂŽme lĂ©ger fantĂŽme court sur le toit danse Ă la fenĂȘtre laisse dans le jardin la blancheur de ses pas *** Dormeuse, lente dormeuse couve le paysage endort sa mĂ©moire laisse dans nos mains une lumiĂšre froide *** Ourse belle ourse blanche ne connaĂźt du printemps que lâĂ©lan du ruisseau qui lui prend sa fourrure pour de trĂšs longs voyages Les Ă©lĂšves devaient simplement remplacer certains mots que jâavais soulignĂ©s dans ce texte pour inventer un poĂšme de leur choix Ă©voquant autre chose que la neige par exemple, la pluie, la nuit, la lune, le soleil, la joie, la tristesse⊠Ils avaient aussi le droit de choisir leur thĂšme et devaient conserver la structure du poĂšme, câest-Ă -dire les trois strophes, mais aussi la structure syntaxique et les classes de mots, dans la mesure du possible. Ils devaient aussi respecter lâorganisation sĂ©mantique du poĂšme, qui associe la neige Ă une personne, dans les premiĂšres strophes fantĂŽme », dormeuse », puis Ă un animal ourse », dans la troisiĂšme strophe. Bien sĂ»r, nous avions prĂ©parĂ© ce travail par de petits exercices dâĂ©criture et toutes les leçons prĂ©cĂ©dentes, mais ce nâĂ©tait pas si simple, Ă mon avis. Ils ont plutĂŽt bien rĂ©ussi, dans lâensemble, et je les fĂ©licite. Voici certains de leurs Ă©crits et vous verrez que le thĂšme prĂ©fĂ©rĂ© a Ă©tĂ© le soleil, qui nous manque tant en Seine et Marne ! Le soleil LumiĂšre, puissante lumiĂšre traverse les planĂštes Ă©claire nos vies laisse dans lâunivers ta magnifique valeur *** EnvoĂ»teur, brillant envoĂ»teur rĂ©chauffe nos cĆurs fais-les scintiller laisse dans nos mains lâavenir de demain *** Tigre, vaillant tigre, ne connaĂźt de la lune que sa blancheur Ă©carlate qui lui prend sa chaleur, pour de trĂšs froides nuits⊠Nicolas C. Encore le soleil⊠Le soleil CrĂ©ateur, puissant crĂ©ateur monte sur la voix rayonne sur la colline laisse dans le village la chaleur de ses Ăąmes *** LumiĂšre, douce lumiĂšre Ă©veille le paysage rĂ©veille sa splendeur laisse dans nos mains un rayon lumineux *** Lion, beau lion orange Ne connaĂźt du paradis que la force de la lumiĂšre qui lui prend sa couleur pour de trĂšs longs voyages Quentin D. Et toujours le soleil ! Soleil Soleil chaud, chaud soleil Ă©claire la terre illumine la vie laisse dans le ciel un rayon de lumiĂšre *** Soleil, soleil si chaud Ă©claire le jour offre-nous ta lumiĂšre laisse dans nos mains des gouttes de lumiĂšre *** Dragon, crache du feu ne connaĂźt du froid que la chaleur de la lave qui lui prend sa beautĂ© pour de trĂšs longs moments Maxime B. Le vent, la pluie, la nuit, la lune et la guerre ont aussi Ă©tĂ© reprĂ©sentĂ©s. Voici le vent Le vent Ange, merveilleux ange galope sur les feuilles joue dans la forĂȘt laisse dans la montagne le froid de sa mĂ©lodie *** Danseur, beau danseur Apporte la tristesse rĂ©veille sa beautĂ© laisse dans nos mains un papillon glacĂ© *** Lapin, gentil lapin ne connaĂźt de lâhiver que la beautĂ© de la neige qui lui prend sa grĂące pour de trĂšs longues annĂ©es Manon G. Voici la nuit, par lâauteur du premier Soleil », qui a Ă©tĂ© plĂ©biscitĂ© par les Ă©lĂšves pour la qualitĂ© de ses textes La nuit Gentleman, galant gentleman voyage dans la galaxie tangue dans le ciel laisse dans lâinfini tes brillantes Ă©toiles *** RĂȘveuse, profonde rĂȘveuse, endort le monde fais le rĂȘver laisse dans nos mains notre belle vie *** PanthĂšre noire, timide panthĂšre noire, ne connaĂźt de la journĂ©e que le soleil levant, qui lui prend sa chaleur, pour de trĂšs courtes existences⊠Nicolas C. Jâajouterai dâautres poĂšmes dĂšs que jâaurai un peu plus de temps pour constituer une petite anthologie qui fera honneur, je lâespĂšre, Ă Jean Pierre SimĂ©onâŠ
1. ComposĂ©e en Didot corps 12, cette Ă©dition de [ici le titre] a Ă©tĂ© tirĂ©e Ă deux mille exemplaires pour lâautomne [ici le millĂ©sime] sur les presses de Cheyne Ă©diteur, au Chambon-sur-Lignon, Haute-Loire.» Lâinscription figure sur la derniĂšre page des livres de la prestigieuse collection verte deux nouveautĂ©s publiĂ©es par an. Les ouvrages sont consultables et caressables dans la librairie lâArbre vagabond, QG du festival Lectures sous lâarbre organisĂ© par Cheyne. Papier vergĂ©, jaquettes Ă©lĂ©gantes et finement grenues, et le poinçon du plomb sur les pages cousues. Ce mĂȘme plomb qui, pieusement mĂȘlĂ© Ă de lâantimoine, servit Ă Gutenberg Ă imprimer la premiĂšre Ă©dition latine de la Bible 1453. Un bel Ă©crin, les livres de Cheyne, mais pour quel trĂ©sor? Pour quelle parole sacrĂ©e?La suite aprĂšs la publicitĂ© Les Ă©crivains sur scĂšne un truc de beau gosse ? 2. Dans son Panorama de la poĂ©sie française aujourdâhui», Ă©voquĂ© dans une prĂ©cĂ©dente tribune, Jean-Michel Espitallier sâen prend Ă ceux pour qui la poĂ©sie serait d'abord affaire de profondeurs, parole oraculaire ⊠forant dans l'Ă©paisseur encrĂ©e de lâineffable.» 3. DâoĂč parle Jean-Michel Espitallier? Dâune esthĂ©tique joueuse et expĂ©rimentale, ennemie du lyrisme forcĂ©ment boursouflĂ©, adepte de la parodie et du dĂ©tournement â certaine avec ValĂ©ry que le plus profond, câest la peau». Et dâune nĂ©buleuse de pouvoir Ă©ditorial qui rassemble les Ă©diteurs Al Dante et et le cipM Centre international de poĂ©sie de Marseille. A travers notamment la publication de lâanthologie PiĂšces dĂ©tachĂ©es» du mĂȘme Espitallier, en 2011 chez Pocket, et de celle dâYves di Manno et Isabelle Garron dite anthologie Flammarion» en 2017 choix beaucoup plus vastes, mais affinitĂ©s Ă©lectives avec la premiĂšre, cette nĂ©buleuse a encore renforcĂ© sa visibilitĂ©, bien supĂ©rieure Ă son poids rĂ©el. Dix pour cent de la poĂ©sie en France», tranche Jean-Pierre SimĂ©on, lyrique pas bĂ©gueule, fondateur du Printemps des poĂštes et membre du comitĂ© Ă©ditorial de Cheyne. "La poĂ©sie sauvera le monde" et puis quoi encore?La suite aprĂšs la publicitĂ© 4. Espitallier la poĂ©sie ennemie ne peut se concevoir qu'en Ă©troite association avec de beaux livres artisanaux. ⊠Du coup, [elle] a fini par ĂȘtre parfois associĂ©e Ă un artisanat sympathique, comme la boulangerie d'art et les tourneurs sur bois. Belle ouvrage et artisan-poĂšte, vaguement libertaire avec collĂ© aux basques un peu de cette terre "qui ne ment pas".» Fichtre. 5. Cheyne nâest pas un Ă©diteur de la ruralitĂ©, sâagace Jean-François Manier, son fondateur. Ce qui nous caractĂ©rise, câest notre indĂ©pendance. Nous lisons, nous fabriquons, nous diffusons, nous distribuons. Nous avons une complĂšte indĂ©pendance Ă©conomique, Ă la diffĂ©rence de LâOlivier Le Seuil et de [capital dĂ©tenu Ă 88% par Gallimard, NDLR].» 6. Oui, mais tout de mĂȘme. FlorilĂšge de titres du catalogue du Cheyne Venant le jour», MalgrĂ© la neige», lâEpine et sa mĂ©sange», Une femme de ferme», le Bois de hĂȘtres», MĂ©tairie des broussailles», le Livre des poules». FlorilĂšge Al Dante la PoĂ©sie motlĂ©culaire», Gang blues ecchymoses», Meurtre artistique munitions action explosion», FrĂšres numains discours aux classes intermĂ©diaires», Lecture de 5 faits dâactualitĂ© par un septuagĂ©naire bien sonné». Ce nâest pas tout Ă fait le mĂȘme son de cloche ou de balle dum-dum. 7. Je ne sais pas trop ce que je fais ici, sâamuse la romanciĂšre Marie-HĂ©lĂšne Lafon, invitĂ©e du festival. Mais oui, sans doute, il existe une littĂ©rature des pays et des paysages dans laquelle je mâinscris, comme Pierre Michon, Pierre Bergounioux ou Mario Rigoni.»La suite aprĂšs la publicitĂ© Haute PoĂ©sie Bisounours et autres curiositĂ©s 8. De Cheyne on connaĂźt lâhistoire, ressassĂ©e dâarticle en article la dĂ©couverte en 1977, par Jean-François Manier et sa compagne dâalors, dâune ancienne Ă©cole isolĂ©e sortant de la brume cf. JosĂ© Arcadio BuendĂa fondant Macondo, au sortir dâun rĂȘve, au dĂ©but de Cent ans de solitude», lâapprentissage de la typographie au plomb, le lancement en 1980, sans un sou, de la maison dâĂ©dition, le pari en 1992 dâun festival sur la base dâun concept porteur mettons un poĂšte sous un arbre⊠Lâhistoire tend Ă devenir story-telling et dĂ©tourner de lâessentiel les livres publiĂ©s. 9. Le haut pays» de Jacques Vandenschrink est celui des vents intransigeants» et du merle goulu», des martinets cisaillant le crĂ©puscule» et des mĂ©sanges saoulĂ©es de se dĂ©crocher en plein vol dans chaque merisier». Chez Julie Delaloye, on vit Ă la lisiĂšre des brumes», on entend le chant portĂ© par la vigne», on sent la fraĂźcheur fidĂšle de lâherbe», on voit la paupiĂšre rompue du chamois». Chez Jean-Yves Masson, souvenir des vols dâabeilles», odeur des blĂ©s parfaits», cerf au regard vĂ©hĂ©ment». Ce nâest quâun Ă©chantillon, mais sâil nây a pas lĂ une lignĂ©e d'hĂ©ritiers de Char et de Jaccottet paysage mĂ©diterranĂ©en â plus ou moins pentu â et mĂ©taphores en rafaleâŠLa suite aprĂšs la publicitĂ© Philippe Jaccottet, le trĂšs haut 10. Crypto-pĂ©tainiste, la poĂ©sie des champs, comme lâinsinue taquinement Jean-Michel Espitallier? A la salle des Arts de Saint-AgrĂšve, pas trĂšs loin du Chambon-sur-Lignon, village collectivement Ă©levĂ© au rang de Juste par le mĂ©morial de Yad-Vashem, Denis Lavant a lu rauque, athlĂ©tique deux trĂšs courts textes de rĂ©sistance publiĂ©s par Cheyne. Matin brun » de Franck Pavloff 1998 est une fable grinçante et drĂŽle sur l'ascension de l'extrĂȘme-droite en France deux millions d'exemplaires vendus, grĂące Ă une sorte d'effet Hessel â Indignez-vous» â avant la lettre. Traverser lâautoroute», de Maxime Fleury 2017, câest un enfant devant une glissiĂšre dâautoroute, un flot de voitures, et de lâautre cĂŽtĂ©, peut-ĂȘtre, son pĂšre, avec qui il essaye de communiquer en langue des signes. Câest le gamin qui raconte, il parle un peu comme le Momo de Romain Gary dans la Vie devant soi» â le genre tĂŽt grandi. Au milieu des bidons, des palettes et des parpaings, dans son campement sans eau potable, il se sent comme ces gouttes de pluie sans destin Câest comme nous, on vient de loin et on sâĂ©crase au bord de lâautoroute.» Sur scĂšne, Edwy Plenel lâEdwy Plenel Mediapart est partenaire du festival ponctue, prolonge. Parle des rĂ©fugiĂ©s Quand quelquâun coule, on le sauve.», cite PĂ©guy Il y a quelque chose de pire que d'avoir une Ăąme mĂȘme perverse. C'est d'avoir une Ăąme habituĂ©e.». Se moque de lui-mĂȘme Encore un prĂȘche du pĂšre Plenel!»La suite aprĂšs la publicitĂ© "Si PĂ©guy me proposait un article pour MediapartâŠ" entretien avec Edwy Plenel 11. La soirĂ©e Neruda plombe un peu. Passons sur les juvĂ©niles poĂšmes dâamour, dont la traduction rĂ©clamerait une langue semblable cristalline et facile Ă celle de cet autre poĂšte Ă©lu des draps», Paul Ăluard. Reste le Neruda politique, dessillĂ© par la guerre dâEspagne, guĂ©ri de ses dĂ©rives gidiennes et rilkiennes», torrentiel et gĂ©nial sans doute, mais stalinien sinon de cĆur, du moins de style. Tu mâas fait lâadversaire du mĂ©chant, tu mâas fait mur contre le frĂ©nĂ©tique âŠ/Tu mâas rendu indestructible car grĂące Ă toi je ne finis plus avec moi.» A mon parti» 12. La figure du poĂšte-phare fait rire aujourdâhui petits et grands. Mais sans doute faut-il prendre en compte les contextes historiques et locaux. Jâai grandi dans une culture oĂč les politiques sont des poĂštes, oĂč lâart oratoire est un art poĂ©tique, se souvient Edwy Plenel, qui a vĂ©cu Ă la Martinique jusquâĂ lâĂąge de 10 ans. La poĂ©sie de CĂ©saire, qui semble hermĂ©tique, complexe, est trĂšs concrĂšte. Le matin il recevait Ă la mairie, Ă midi il partait avec son chauffeur et faisait le tour de lâĂźle. Sa poĂ©sie est en partie nourrie de ces promenades.» 13. Nos Ă©lites hexagonales issues de lâX ou de ENA, poursuit Plenel, regardent ça avec dĂ©dain, comme si ce nâĂ©tait quâun supplĂ©ment dâĂąme, une distraction. Leur monde est dĂ©pourvu dâimaginaire.» Il est temps de changer de sĂ©rieux», dit dâune autre façon Jean-Pierre-SimĂ©on dans son essai la PoĂ©sie changera le monde», qui invite Ă dresser dans lâespace public la barricade du poĂšme». Hmmmm. Dans son blog, lâĂ©crivain Pierre Jourde se moque de cette doxa indĂ©finiment rĂ©pĂ©tĂ©e depuis deux siĂšcles, avec ses synonymes interchangeables, rĂ©bellion, insurrection, insoumission, qui trouve son apogĂ©e grotesque dans "lâĂloge des voleurs de feu" de Dominique de Villepin, le fameux marginal».La suite aprĂšs la publicitĂ© L'insurrection institutionnelle, par Pierre Jourde 14. Dans son essai cependant, SimĂ©on parle dâautre chose. Dâune langue appauvrie par ses usages mĂ©diatiques et technocratiques, et dâun imaginaire devenu territoire occupĂ© et soumis». Jâen ai Ă©tĂ© tĂ©moin tant de fois la plupart de ceux qui ⊠entendent un poĂšme Ă eux offerts Ă lâimproviste, remercient. Jâai eu le sentiment parfois quâils y retrouvaient une dignitĂ© et comme une fiertĂ© pour eux-mĂȘmes.» Denis Lavant Jâai fait cinq lectures en Russie, entre Ekaterinburg et Rostov, devant un public qui considĂ©rait que la poĂ©sie avait une grande importance. En Colombie aussi, la poĂ©sie est dans la vie.» 15. Revenons au catalogue du Cheyne, quâil serait injuste de rĂ©duire Ă quelques Ă©pigones dâune poĂ©sie altiĂšre qui fait sa mystĂ©rieuse. Je mâaccroche Ă la nuit, quâest-ce que ça veut dire?» Ito Naga est perplexe. La mĂ©taphore, ça nâest pas son truc. Lui est astrophysicien, il a dâautres motifs dâĂ©tonnement. On ne pense pas [que la lune] peut trembler au moment oĂč on la regarde. Il y a des tremblements de lune comme il y a des tremblements de terre.» Mais lâastrophysique, dit-il, ça nâest pas ça qui permet dâĂȘtre au monde. Il a placĂ© en en-tĂȘte de son livre NGC 224» une citation de Rilke Ătre ici est une splendeur.» Par exemple Ă cet instant prĂ©cis "Ah ! Tu es comme ça, toi ?", sâest Ă©tonnĂ©e cette enfant quand je suis ressorti de lâeau aprĂšs un plongeon dans la piscine.» Ses petits vertiges», Ito Naga haut gentleman Ă lâĆil bleu perchĂ© les doit aussi Ă sa longue frĂ©quentation du Japon. Pour faire des raviolis, on dit en japonais quâil faut pĂ©trir la pĂąte jusquâĂ ce quâelle ait la consistance des lobes dâoreille mimi tabu. La poĂ©sie serait-elle simplement le goĂ»t des choses?» Glissements, rebondissement, dĂ©rivations avec un art consommĂ© du montage, lâauteur coud ses fragments â bouts philosophiques, boutures de sensations, pĂ©pites philologiques, demi-blagues⊠Ses quatre livres sont Ă©galement suite aprĂšs la publicitĂ© Le long cri d'AimĂ© CĂ©saire n'a pas fini de rĂ©sonner 16. La mĂ©taphore, Jean-Claude Dubois ne lâaime guĂšre non plus. Il revient de loin, du lyrisme Ă©bouriffĂ© du surrĂ©alisme. Et puis il a rencontrĂ© Guillevic des textes trĂšs courts, des distiques souvent, de 8 Ă 10 syllabes, sans images, sans clinquant, sans scintillement.» Rencontre avec une forme, mais aussi avec un alter ego solitaire, qui, enfant, communiquait avec un bol, une bouteille, une table, nâavait pas mĂȘme un animal, a perçu la vie dans les pierres.» Son livre Le Canal» raconte une transaction secrĂšte» la plus belle dĂ©finition de la poĂ©sie, elle est de Jaccottet» entre un enfant et un canal. Jâavais dix ou douze ans. Mon compagnon de jeu Ă©tait un canal Ă grand gabarit. ⊠JâĂ©coutais le canal rendre la justice./ Quand il avait fini,/je rentrais chez moi./Il retournait dans son verre dâeau.» Dans le canal il y a des aĂŻeux, une femme dâoctobre mais on ne sait plus de quel jour ⊠qui pose son village sur la table de nuit et sâendort.» Et puis ce canal fait de vinaigre/et dâennuis», couleur de noyade» Cioran en exergue, il faut le quitter, sâen dĂ©pĂȘtrer comme Ă regret, peut-ĂȘtre pour grandir. Le Canal» est tissĂ© dâun charme douceĂątre et brumeux, dâĂ©piphanies discrĂštes, de dĂ©solations retenues. On songe parfois Ă un Christian Bobin sans Dieu. Câest dire si la voix de Jean-Claude Dubois est suite aprĂšs la publicitĂ© Les bons sentiments de Christian Bobin font-ils de la bonne littĂ©rature? 17. Robert et JosĂ©phine », de Christiane Veschambre, est un autre livre fondĂ© sur le montage, qui Ă©voque par sĂ©quences lâhistoire des parents de lâauteure JosĂ©phine arrive Ă la Jeune France», trouve une famille», va chercher son mari Ă la sortie de lâusine», repasse», nâa plus dâargent»⊠CinĂ©ma trouĂ© de lâexpĂ©rience intĂ©rieure», de lâĂ©motion mĂ©ditĂ©e» Bataille. Mais la langue est Ă lâopposĂ© de lâĂ©criture behavioriste du commun des scĂ©narios. Il sâagit, pour lâĂ©crivain, de faire taire en soi la belle langue» ⊠pour quâaprĂšs le silence puisse surgir la langue des soubassements» selon GĂ©rard Noiret sur lâexcellent site En attendant Nadeau. Une basse langue», des mots pauvres» titres de deux autres recueils de Veschambre Quand JosĂ©phine/est apparue//sur terre/personne//ne sâen est aperçu.» Chercher une basse langue pour camper les gens de peu» le sociologue Pierre Sansot, câest en somme le contraire du projet dâun Pierre Michon. Christiane Veschambre se place du cĂŽtĂ© des microgrammes» de Robert Walser, dâErri de Luca, dâEmily Dickinson. Les mains de JosĂ©phine/au-dessus du drap repliĂ©/qui protĂšge la table/et borde la page/que lâenfant tourne». Un critique ne devrait pas dire ça tout le livre est trĂšs suite aprĂšs la publicitĂ© Que s'est-il passĂ© dans la poĂ©sie française depuis un demi-siĂšcle ? 18. Pas de tendance fracassante, de trending poetic; pas de post-liturgistes, pas de supra-spleenĂ©tiques; la poĂ©sie est devenue bien ennuyeuse. Ah si, tout de mĂȘme le recueil» est Ă la baisse, le livre» Ă la hausse. Ce nâest sans doute pas juste une coquetterie de dĂ©nomination. Jean-Claude Dubois par exemple, au cours dâune causerie sur Guillevic, insistait sur la nĂ©cessitĂ© de travailler un thĂšme jusquâau cĆur». Ito Naga et Christiane Veschambre ne diraient pas autre chose. Ce qui se joue? Lâeffacement relatif du livre de poĂ©sie pensĂ© comme un florilĂšge de flĂšches, dâĂ©piphanies â loin des moments nuls» de la vie que Breton jugeait indigne de cristalliser». JB Corteggianiauteur et rĂ©alisateur
poésie la différence de jean pierre siméon